Carnet de route

Découverte de l'alpinisme en Oisans – Villar d'Arène, du 23 au 27 juin

Le 06/08/2025 par J-Pierre Courvoisier

L’Oisans est le bassin orographique de la Romanche, entre Le Bourg d’Oisans et le Col du Lautaret. Autrement dit, c’est le bassin géographique dans lequel toutes les eaux affluent vers la Romanche. C’est en gros la partie Nord du massif des Ecrins, dominée par le sommet de La Meije, à près de 4000 m. d’altitude. C’est aussi une frontière entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, où le ciel est plus lumineux. L’Oisans est souvent qualifié de « sauvage », tant la nature semble encore préservée. Sa faune et sa flore sont riches, les sommets nombreux et complexes, les paysages sont variés et magnifiques. Les accès pour y parvenir peuvent être longs et les dénivelés importants. L’Oisans est aussi un magnifique terrain de jeux dont on ne se lasse jamais, quelques soient les saisons.

Ainsi ce massif nous a semblé être un endroit idéal pour découvrir l’alpinisme, avec vue sur la Meije, en parcourant les glaciers, les pentes de neige et le beau rocher (parfois).

Pour profiter des meilleures conditions, le mois de juin semble le plus approprié, l’été en montagne devenant plus aléatoire par manque de neige ou par augmentation des chutes de pierres…

Nous étions 4 à avoir pu en profiter cette année : Michèle, Philippe, Fabrice et moi-même. Il était prévu que nous soyons plus nombreux, mais en dehors des périodes de vacances, ce n’est pas facile… Au moins nous avons pu profiter d’une fréquentation encore calme. L’objectif était de découvrir différents aspects de la haute montagne et de découvrir les techniques de base en alpinisme : encordements sur glacier, en neige et sur une arête rocheuse, ainsi que la progression en crampons et piolet. Mais une des premières conditions pour apprécier cet univers est d’avoir une bonne condition physique, pour accumuler des dénivelés allant de 1200 à 1800 mètres par jour…

 

1er jour : Pic de la Grave (3667 m)

Pour le 1er jour, l’approche se fait en télécabine depuis La Grave, avec une arrivée à 3173 m. Il reste donc 500 mètres de dénivelé, à remonter le glacier, franchir la rimaye puis terminer par une pente à 35 degrés. Mais le temps est déjà menaçant…

Presque au sommet, il reste un petit quart d’heure quand on entend quelques coups de tonnerre et que le grésil commence à tomber. Une seule décision : demi-tour et retour vers le bas. Finalement la menace s’évacue, avec un petit regret de n’avoir pas pu terminer. Mais c’était une journée déjà bien riche en découverte.

 

2ème jour : montée au refuge du Pavé (2858 m)

Grand beau temps ! En route vers le refuge du Pavé, pour 5 à 6 heures de montée, sous le regard de la Roche Méane (3728 m).

L’objectif du lendemain est en vue : la Pointe des Chamois, 3ème sommet à droite, avec à gauche le Pic Nord des Cavales et au milieu la Pointe Emma.

 

3ème jour : Pointe des Chamois (3315 m)

Après la remontée de la pente de neige, sous un soleil de plomb dès 8 heures, on se prépare pour la partie rocheuse de la Pointe des Chamois.

L’arête est assez large, le rocher est plutôt bon (mais il faut toujours se méfier !), il n’y a personne… Le bonheur, quoi.

La récompense au sommet. La vue est magnifique. Ensuite il faut redescendre… Petite pause par le refuge et retour en vallée : 1650 mètres de dénivelé à descendre. A l’issue de cette journée, un choix difficile s’impose pour Michèle et Philippe : poursuivre l’aventure ensemble, ou se reposer un peu, car les organismes sont bien sollicités…

 

4ème jour : montée au refuge de l’Aigle (3450 m)

C’est avec Fabrice que je prends le sentier du refuge, laissant Philippe et Michèle prendre un peu de repos. Car les 1800 mètres de dénivelé ne sont pas à prendre à la légère. Après quelques averses, nous passons par la vire Amieux avant de nous encorder sur le glacier. On considère que la montée au refuge est déjà une course en soi.

Grâce à la météo moyenne du jour, nous avons le refuge presque pour nous. Calme, repos, bon repas : le luxe ! Le légendaire refuge de l’Aigle a été entièrement rénové il y a 10 ans, tout en gardant sa forme et son esprit d’autrefois.

 

5ème jour : Meije Orientale (3891 m) et retour en vallée

L’objectif est court, à peine 450 mètres de dénivelé, et nous quittons le refuge avec un magnifique lever de soleil, déjà loin au-dessus des vallées.

La course est variée : après le glacier, la pente de neige se redresse, parfois fait place à des parties rocheuses qui demandent de poser les mains, et le souffle ressent les effets de l’altitude.

Mais que c’est beau au sommet ! Derrière, le Doigt de Dieu, dernier pic des arêtes de la Meije.

Il reste à redescendre les 2250 mètres de dénivelé pour rejoindre Villar d’Arène, laissant le sommet derrière nous.

Nous retrouvons Philippe et Michèle en milieu d’après-midi. Eux en ont profité la veille pour se reposer un peu et monter au sommet du Pic du Mas de La Grave, à 3020 mètres d’altitude, sur l’autre versant de la Grave. Peut-être ont-ils pu nous observer d’en face ?

Quand on commence à arpenter un coin de montagne comme celui-là, on se dit que plus on découvre, plus il y a à découvrir. Et après 5 journées assez intenses, il reste une seule envie : y revenir !

Bravo et merci pour l’enthousiasme de notre petite équipe !

 

J-Pierre COURVOISIER

 

 







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